Bientôt, ce sera la période des récoltes.
Grâce à la pandémie, la Nature a pu souffler un peu. Les canicules à répétitions au Québec attribuées au réchauffement climatique ont permis à quelques insectes de prendre du terrain sur les plants, quels qu'ils soient. Bref, la pandémie et le réchauffement climatique ont sûrement joué sur nous aussi. Comment?
Mais que viennent faire ces sujets dans un voyage: qu'il soit sur la route ou intérieur? Bien des choses.
Tout d'abord, la chaleur intense sur une longue durée joue sur le moral des gens. Deux cas qui m'avaient été rapportés: en Afrique du Sud, le manque de pluie taraude les esprits et la même chose en Californie qui chez cette dernière fait face en plus aux feux de forêts. Les périodes sans eau sont récurrentes.
Ici aussi, on peut vivre de longues périodes sans eau, sans pluie, mais pas que! Alors nos comportements, nos réactions, nos vies «intérieures» en sont perturbés. C'est grâce à nos amis à nos proches que le constat est possible. Preuve qu'il est impératif de bien s'entourer pour mieux avancer en cas d'incertitudes, de périodes plus difficiles. Reste évidemment le libre arbitre et les choix personnels
Les récoltes: les miennes vont être moins abondantes que par les années passées: les tomates ont été au rendez-vous, à croire qu'elles sont plus fortes, mieux blindées devant les phénomènes climatiques et les «bestioles».
Les fraises: des plants que je m'étais payés pour souligner ma première dose de vaccination (COVID), n'ont pas résisté aux oiseaux amateurs de fraises bien rouges et gorgées de sucre. J'espère qu'ils s'en sont régalés.
La vigne et ses dizaines de grappes de raisins verts ont malheureusement péri sous la gloutonnerie abjecte des scarabées japonais qui, des feuilles, en fait de la dentelle. Pas amatrice de produits chimiques, je ne l'ai pas traitée; j'ai préféré y aller de la «tronçonneuse», pour détruire les lambeaux de feuilles et ses tiges pourtant bien fortes.
Les pommiers: miracle, après cinq années sans pommes, elles sont de nouveau bien accrochées aux branches; elles sont peu nombreuses mais bien rondes. Elles ont préféré pousser bien en hauteur pour ne pas, sûrement, être dévorées par quels qu'insectes. Il faudra une échelle pour les cueillir en septembre ou en octobre.
Les bleuets restent les champions de la récolte 2021 de mes récoltes: gros, charnus, sucrés. Ils ont fait le plaisir des invités de passage qui les ont dégustés directement sur les branches, à porter de mains. Leurs amies les framboises ont été plus discrètes mais rouges et sucrées à souhaits.
Vous allez dire: on est toujours loin du voyage tout court ou du voyage intérieur: pas «si tant» que cela: intérieurement, les fruits sont abondants. Regarder la Nature et ses trésors magnifiques se développer ou se dégrader, c'est aussi faire des comparaisons avec nos richesses ou nos manques intérieurs: qu'est-ce qui nous gruge? qu'est-ce qui nous fait vivre ou mourir ou faiblir ou abandonner ou recommencer?Qui vient nous cueillir, nous abreuver ou nous détruire ou anéantir? Cherche-t-on l'ombre ou la lumière?
De beaux sujets à méditer sur notre route... pas obligé non plus!
Danièle Miny